Invisible

Release Date: 5 December 2019
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Trois EP, un album (« 613 »). Une centaine de concerts, dont les plus grands festivals. Une carrière qui le mène désormais un peu partout à travers le monde (Europe, Australie, Canada, Chine, Nouvelle-Zélande, Mexique…) Il aura fallu finalement peu de temps à Chapelier Fou, alias Louis Warynski, pour imposer son mélange d’électro et d’instrumentations plus classiques, créant ainsi l’un des hybrides les plus curieux ces dernières années. Derrières des mélodies raffinées et accrocheuses se cache une étonnante complexité et un travail d’écriture rare que peu d’artistes peuvent aujourd’hui se targuer d’accomplir.

613 faisait figure de promenade où on se laissait naïvement guider et surprendre dans un univers singulier mais encore en phase de construction. Invisible, lui, fait littéralement décoller l’auditeur dans un monde à géométrie variable où l’équilibre émotionnel de la musique, à l’origine fragile, se révèle aujourd’hui nettement plus stable. Comme d’habitude, même si le travail rythmique vient souvent en premier dans le processus créatif du jeune messin, le plus grand soin a été apporté aux mélodies, cette fois peut-être plus mélancoliques qu’à l’accoutumée (”Fritz Lang”, ”Cyclope and Othello” ).

La prise de risque est bel et bien présente, et pas une fois Chapelier Fou ne se repose sur ses acquis, préférant se remettre en question plutôt que de ressortir la même formule, au point que le résultat en est parfois presque déconcertant. Mais les éléments fondamentaux qui ont forgés son style sont toujours bel et bien présents. Louis continue d’explorer les possibilités infinies offertes par l’informatique tout en laissant libre cours à sa spontanéité, notamment par l’utilisation du violon de la guitare mais aussi d’un nombre croissant de synthés vintage.

Matt Elliott vient à nouveau poser sa voix sur un des morceaux (”Moth, Flame”) tout comme Gérald Kurdian (This is the Hello Monster) sur le single ”Vessel Arches”, faisant de Invisible un album assez varié aussi bien dans ses atmosphères que sur le plan émotionnel.

On comprend ainsi que ce sont dorénavant les rencontres, les expériences et les voyages qui influencent le plus le musicien. Les nombreux concerts qu’il a effectué un peu partout dans le monde, ont laissé des traces, des sons, des indices et des messages cachés tout le long du disque, façonnant une ambiance toujours aussi mystérieuse (un rapide coup d’œil sur les titres des morceaux suffit à deviner qu’une fois encore il se cache derrière chacun une idée directrice, mais qu’il faudra tirer les vers du nez à Louis pour cerner chaque concept). Quant à la pochette du disque, interchangeable, elle superposera les formes, les images et les couleurs… Comme en écho à une carrière qui devient réellement internationale, la musique de Chapelier tend à abolir toutes les frontières tant elle emprunte à un langage universel, celui des émotions et du partage. A l’heure où Ici d’Ailleurs fête ses 15 ans, on n’est pas peu fiers (on l’avoue), d’étoffer notre catalogue avec cet album qui on l’espère n’aura d’Invisible que le nom.